Le 4e Régiment de Hussards
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La guerre 39/45 |
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Bien que la France et l’Angleterre aient préféré éviter la guerre après l’affaire des Sudètes, la menace reste latente et la situation s’aggrave avec l’invasion de la Tchécoslovaquie. La guerre devient inévitable lorsque le 31 août 1939 Hitler annexe la ville de Dantzig et envahit la Pologne.
Déplacé dans le nord de la Lorraine dans les environs de Longwy où jusqu’à début avril il parfait son entrainement, le 4e Hussards fait partie de la 3e Division de légère de Cavalerie et est en compte avec le 6e dragons à la 5e Brigade de Cavalerie commandé par le Major-Général MAILLARD.
La composition du régiment est la suivante :
D’un Etat-major comprenant :
D’un groupe de commandement,
D’un escadron hors rang.
1er Groupe d’escadrons de cavalerie (Hippo) comprenant :
Un E.M. de groupe,
1er Escadron de cavalerie : 1 peloton de Commandement – 4 pelotons de Fusiliers,
2e Escadron de cavalerie : 1 peloton de Commandement – 4 pelotons de Fusiliers.
2e Groupe d’escadrons de cavalerie comprenant :
Un E.M. de groupe,
3e Escadron de cavalerie de cavalerie,
4e Escadron de cavalerie de cavalerie.
5e Escadron de mitrailleuses et d’engins
2 groupes de canons antichars de 25,
1 peloton mortier.
Effectif :
Personnel :
41 officiers, 79 sous-officiers, 963 hommes.
Chevaux et engins :
805 chevaux de selle, 104 de trait et de bat.
12 voitures hippomobiles, 6 voitures de liaisons, 43 camionnettes, 20 motos et Side
ENGAGEMENT AU LUXEMBOURG
Le 12 avril 1940 l’ordre d’alerte est donné. La planification de l’engagement de la 5e Brigade de Cavalerie en vue d’une action au Luxembourg place le 4e Hussards du colonel Chiappini à gauche du 6ème Dragons, lequel a, à sa droite, le 22 G.R.C.A.
Ce n’est finalement le 10 mai à 5 h 30 que l’ordre de franchir la frontière est donné. La mission du régiment consiste à détruire des voies ferrées, ponts et tunnels. Ces actions le mèneront dans le faubourg de Dudelange à 18 heures où il sera stoppé sur ordre de la brigade.
Le 11 mai à 12 heures l’ordre de repli est donné, le 4e Hussards s’installe pour la nuit à Zoufftgen à l’exception du 1er escadron placé en soutien à Volmerange
Le 12 mai vers 14 heures, les troupes allemandes attaquent, certains éléments du régiment se voient contraint de reculer ; toutefois grâce à l’action du 1er escadron, la situation est rétablie.
Le 13 mai à l’exception de quelques tirs d’artillerie la situation est calme. En début de la nuit le régiment se replace derrière la ligne Maginot
Le 15 mai dans la soirée, avec la brigade il quitte la Lorraine pour la Somme et s’installe dans la région d’Aumale. Il parcourt en quatorze étapes 550 kilomètres.
LA DEFENSE de l’ANDELLE
D’après le résumé succinct des opérations de la 5e Brigade de Cavalerie (Source SHD). Sont relatés ci-dessous, les faits concernant plus particulièrement le 4e Hussards
Vendredi 31 mai. Avant le jour le Groupement de Beaumont a décroché de Longprès pour se regrouper dans la région de Warlus, le reste du 4e Hussards a quitté ( ?) Longprès vers 15 heures
Samedi 1er juin. Les cavaliers du 4e hussards, avec deux canons de 25, tirent aux nord de la Somme.
2/3 juin. Survol de la zone par l’aviation allemande
Vendredi 6 juin. Retraite sur l’Ardelle sous les ordres du général Maillard, la 5e Brigade de Cavalerie qui comprend deux régiments à cheval, le 4e Hussards (Colonel CHIAPPINI) et le 6e Dragons (Colonel JACOTTET) est réduite à un seul régiment le 4e Hussards, mise en réserve à l’ouest d’Aumale où sont tous les chevaux.
Ce même soir l’avancée de colonnes blindées allemandes impose le repli à l’ouest de l’Andelle Bosc-Edeline, Bosc-Asselin’’
Samedi 7 juin. Des détachements harassés du 6e Dragons rejoignent le 4e Hussards. Il manque 22 officiers dont 7 du 4e Hussards, un tiers des mitrailleuses et deux tiers de canon de 25 ont été détruits au combat. Les escadrons du 4e Hussards sont réduits à 2 ou 3 pelotons
Dimanche 8 juin Avant l’Aube, faisant mouvement vers le Sud, la brigade devra être en mesure en interdisant le franchissement le l’Andelle, de couvrir la 17 D.I. en retraite vers Rouen.
Lundi 9 juin. Le cantonnement en région d’Acquigny est atteint après une marche de plus de 70 kilomètres. A 12 heures, le Général commandant la brigade, reçoit l’ordre de porter les régiments reconstitués sur la Seine des Andelys, de prendre le commandement des troupes présentes, françaises et anglaises et d’interdire à l’ennemi le passage du fleuve entre Gaillon et Heudebouville.
La Brigade aura l’appui de l’Artillerie, des fractions du 2e Groupe Franc de Cavalerie. Sur le terrain sont présents, un bataillon de pionniers Anglais et deux compagnies de pionniers français et quelques voitures chenillées rapides tous terrains. Le pont des Andelys a sauté, et les embarcations comme le bac de Muids ont été laissées sur la rive droite
Vers 20 heures la Brigade est sur le front de Gaillon-Venable-voie ferrée-Heudebouville
Deux quartiers : Au sud sous les ordres du colonel du 4 e Hussards, son régiment (moins 1 groupe d’escadron) Pionniers français, fraction de Groupe Francs et peloton d’A.M.
Au nord sous les ordres du colonel commandant le 6e dragons, un groupe d’escadrons du 4e Hussards et pionniers Anglais.
L’ennemi a pénétré dans la bande des Andelys, entreprit la réparation du pont, franchit le fleuve au bac de Muids.
Une liaison est recherchée sur plusieurs kilomètres au sud de Gaillon ; aucune troupe amis n’assure la défense du fleuve. La Brigade doit combattre sur un flanc découvert. Le 4e Hussards prend un dispositif en conséquence, qui l’oblige à réduire encore la faible densité de son front.
Dès le soir et toute la nuit, l’ennemi vient au contact des lignes, alors que l’artillerie harcèle les points de passage : Bac de Muids et l’île Roule-Tosny.
Mardi 10 juin. L’ennemi passe à l’attaque sur tous le front, son aviation tient l’air. Pas un avion ami. Les cavaliers sont tellement harassés de fatigue que les officiers doivent les secouer au moment de l’attaque. Alors qu’Heudebouville est près d’être encerclé, les unités anglaises font preuve d’une apathie inquiétante et sont difficilement maintenues au combat. Leur chef, le Lieutenant-colonel LLEUVELYN, multiplie les démarches pour être relevé et remis aux ordres du commandement anglais.
La liaison avec le 4e hussards, à Vénables, un instant rompue, est rétablie avec l’aide des blindés anglais mais leurs fautes d’exécution les condamnent à des pertes rapides.
A 10 heures la première attaque est brisée.
L’après midi, les positions du 4e Hussards sont soumises à un violant tir d’artillerie, suivi d’un assaut d’infanterie. Dans un terrain couvert, qui n’a pu être reconnu, où les effectifs sont dispersés, la situation devient confuse et les liaisons souvent rompues.
A 15 heures, l’ennemi a amorcé au sud de Gaillon l’attaque de flanc. Pour lui faire face le général de Brigade a mis les derniers éléments disponibles à la disposition du colonel commandant le 4eHussards. La situation devient critique. Le déplacement des troupes s’impose.
Le repli s’exécute par échelon, couvert par quelques blindés anglais. La manouvre est couverte au sud par le 4e Hussards dont les dispositions retardent l’ennemi.
La 5e Brigade de Cavalerie franchit l’Eure la nuit et s’établit en réserve dans les bois et villages de la rive gauche.
Le 4e Hussards perd dans cette journée 8 tués dont un officier et 13 gradés non comptés, les tués <<disparus>> qui n’ont pas encore été recouvrés.