Subject: Le CBA (H) Roger FAULQUES n'est plus
> Le chef de bataillon Roger FAULQUES, Grand officier de la Légion dhonneur,
> est décédé le 6 novembre 2011 dans sa 87ème année. Les obsèques auront lieu
> le 9 Novembre 2011 à 15 heures, en léglise Saint Pierre dArène, 52, rue de
> la Buffa à NICE -06000. Porteur de la main à la cérémonie de Camerone 2010
> à la maison mère à Aubagne. Lieutenant au 1er BEP sur la RC4 et grièvement
> blessé, puis Algérie avec le 1er et 2ème REP. Titulaire de 17 titres de
> guerreCroix de guerre 1939 - 1945Croix de guerre des TOECroix de la valeur
> militaireGrand-officier de la Légion d'Honneur Récit du Chef de bataillon
> Roger FAULQUES Faulques (Chef de bataillon Roger), Chef de peloton délèves
> gradé à Coc Xa, blessé au coude gauche, à la cuisse droite, puis au fémur
> gauche et enfin à lépaule droite, il sera, plus tard, découvert par le
> Viêt-minh. Il ne doit son salut quà un infirmier du BEP qui lui prodigue
> les premiers soins à linsu de lennemi, mais également aux asticots... qui
> « nettoient » ses plaies déjà très nécrosées et enfin, à lattitude de lun
> de ses gardiens Viêt-minh qui prend soin de lui au cours de sa pénible
> évacuation brancardée en lui donnant à manger du riz et du piment.
> Considéré comme perdu, il est remis aux Français, et peut être ainsi évacué.
> Quittant larmée, le chef de bataillon Faulques rejoint le milieu des
> mercenaires. Avec un groupe de 22 français, fer de lance de la résistance
> katangaise, qui doit son efficacité à la personnalité de son patron, il est
> le chef incontesté, vainqueur de la bataille dElisabethville en sept. 1961.
> En 1966, les services de Jacques Foccard, éminence grise du général de Gaule
> le recrutent pour encadrer 83 mercenaires au Biafra, dont Jean Kay, frère
> dun officier Légion, contre les troupes dun autre mercenaire célèbre : Bob
> Denard. En fait, il ny aura pas de combat direct entre mercenaires blancs.
> Le commandant Segrétain et le capitaine Jeanpierre avaient décidé de la
> création dun PEG en avril 1950. En août débutait une deuxième session qui
> accueillait des légionnaires dunités autonomes de Légion, comme la 40e
> compagnie de camions bennes du capitaine Montoya. Les capitaines Garrigues,
> Bouyssou et de Saint-Etienne avaient procédé à une sélection très poussée
> dans leurs compagnies en consentant à se séparer des éléments les plus
> prometteurs. Le 1er BEP étant mis en alerte le 17 septembre, vu le faible
> effectif opérationnel, il est décidé de faire participer le peloton, réduit
> aux seuls éléments du bataillon, soit un effectif denviron 55 élèves
> caporaux et élèves sergents, avec les sous-officiers instructeurs : Fejes,
> Vraux, Savella, Lecomte. Trois groupes de combat et un groupe de
> commandement avec un mortier de 60 mm seront parachutés sur Thât Khé le 18
> septembre matin avec la 2e vague du bataillon. Le 2 octobre, la bataille du
> Na Kêo : ... Le commandant Segretain décide de placer le peloton en bas de
> la face Est de 615. Les « Viets » peuvent sinfiltrer par là, autant pour
> nous déborder que pour attaquer le Na Kêo. Désoeuvré sur 615, jaccompagne
> le peloton pour son installation. Le PEG du BEP est une unité extraordinaire
> Rien que des volontaires, ayant tous de 2 à 7 ans de guerre derrière eux.
> Javais été pendant deux mois leur instructeur, adjoint au lieutenant
> Faulques, avant dêtre appelé au poste dadjoint au chef de bataillon.
> Javais pu apprécier le mordant, la discipline et la valeur de cette
> phalange surentraînée. (Lieutenant Louis Stien) Le 7 octobre : ... Le
> capitaine Jeanpierre engage alors le peloton à la gauche de la 2e compagnie.
> Dans lobscurité, Pellerat de Borde me dit : - Je marche avec toi au cas où
> il tarriverait quelque chose. Et le PEG, au coude à coude, sélance sur la
> pente, accueilli par un feu terrible. On se fusille à bout portant, tirant
> sur les lueurs des armes viets. Les pertes sont très élevées, chaque mètre
> conquis coûte un homme. Savella atteint la source, la dépasse de quelques
> mètres, mais son groupe a déjà perdu une douzaine dhommes. Fejes et Vraux
> insistent au centre, mais les effectifs fondent et les deux sous-officiers
> prennent chacun le fusil-mitrailleur de leur groupe, tandis que Lecomte sur
> la gauche, presque au pied du calcaire doù pleuvent les grenades et de
> longues rafales de P.M, parvient à progresser. En cinq minutes, le PEG a
> perdu plus de la moitié de son effectif, mais les survivants, enragés,
> continuent leur action. Cest une fournaise, les balles claquent de partout.
> Une ma déjà touché au coude gauche, une autre traverse la cuisse droite,
> sans dégâts. Nous sentons que nos efforts vont enfin ouvrir la voie, mais
> Lecomte, que je relance, mannonce quil ny a plus personne debout. Fejes
> est tué devant moi. Pellerat de Borde derrière moi. Vraux et Savella sont
> blessés, mais continuent à se battre. Une décharge électrique me secoue et
> je mabats sur le sol, la cuisse gauche fracassée. Le caporal Carta
> madosse à un tronc darbre. Il fait encore nuit, mais le brouillard se
> dissipe et le jour ne va pas tarder. Une autre balle me frappe à lépaule
> droite. Et presque miraculeusement, le feu V.M sest éteint, seuls quelques
> coups isolés retentissent encore... (Récit du lieutenant Faulques, chef du
> peloton délèves gradés du 1er BEP).
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